HISTOIRE DE FARNAY
Altitude: 445 mètres
Superficie: 793 Ha.
Population: 1274 h. (1851) - 446 h. (1975) - 879 h. (1982) - 1162 h. (1999) - 1335 h. (2012)
Etymologie: Farnai (1173), de Farrouacum, du nom d'homme latin Farro + suffixe -acum.
Nom des habitants: les Farnayrots.
Farnay est situé sur les premiers contreforts du Pilat, perché sur une crête, aux quatre vents, entre la vallée du Gier et la vallée d'Égarande. De quelque côté que l'on se tourne, la vue est large, belle sur les monts du Lyonnais, sur Saint-Paul-en-Jarez et ses collines douces, et plus haut sur le Pilat et ses sapinières.
Nous ne connaissons rien des origines de ce village. Nous ne pouvons que le replacer dans l'histoire de la région Forez-Jarez. Des temps romains, il ne reste aucun vestige. L'aqueduc du Gier n'a pas concerné ce versant de la vallée. Cependant, dès cette époque, une route reliant Saint-Chamond (rue du Rivage) à Condrieu, traversait les territoires de Saint-Paul et de Farnay par la Condamine, en direction du col du Pilon
Y avait-il de la vie, des huttes entourées de forêts? C'est le mystère de plusieurs siècles de silence. Il faut attendre le Xème siècle pour voir apparaître Farnay dans les textes
Aenacus de Farnay 1173. Le Jarez et la vallée du Gier cédés par les Comtes du Forez passent sous la domination de l'Archevêque de Lyon.
Charte d'avril 1223. L'Archevêque de Lyon, Robert, reconnaît que Stéphane de Farnay a reçu de l'Église tout ce qu'il possède, près de Doizieu, à l'intérieur et à l'extérieur de son château. En retour, il promet obéissance à l'obédience de Condrieu à laquelle il est rattaché. Stéphane de Farnay était un descendant de la famille chevaleresque des Salemard, transplantée de Forez en Dauphiné.
Ecclesia de Farnay 1225. « Le Pouillé n° 2 » (état des bénéfices ecclésiastiques de la province de Lyon) mentionne cette paroisse, c'est donc l'Église de Lyon qui nomme à cette cure.
Versus Farnay 1359 (territoire de Doizieu). A signaler encore dans l'histoire du Forez, le Capitaine Damoiseau Jean de Farnay, qui a commandé la Seigneurie de Malleval pendant la captivité de Renaud de Forez en 1362. Qu'est-il advenu de cette famille? Mystère.
Mais considérons ces renseignements précieux des archives du Rhône, ajoutons la topographie caractéristique du village: une rue enserrant tout en rond autour de l'église quelques maisons (emplacement des anciens fossés ?). Ajoutons encore l'existence d'un début de passage souterrain, sous l'église, qui rejoindrait la vallée d'Égarande, et dans lequel auraient été trouvés des objets en bois (cuillères) et nous justifions la légende: nous avions, aux temps féodaux, un château, un seigneur, un village. Et après, que s'est-il passé pendant la période sombre du milieu du XIVéme siècle? Pestes, famines, guerre de Cent Ans, bandes pillardes des Grandes Compagnies, qui ont traversé et ravagé Forez et Jarez, se sont installées à Rive-de-Gier, Brignais et visaient à prendre tous les châteaux. Alors, à Farnay... ? Château détruit, seigneur en fuite, maisons vidées, champs abandonnés ? C'est probable. Mais après les malheurs, la vie est repartie. Le laboureur, le vigneron ont pris possession des terres abandonnées, chacun selon ses moyens ou sa chance. On a reconstruit sur et avec les ruines -certaines vieilles maisons du village (Maison Gillibert poutre gravée 1120) présentent des pierres et poutres calcinées. Aux XVème et XVIème siècles, les hameaux se sont aussi peuplés. La vie était aux champs, avec en complément de ressources des travaux à domicile : forge pour les hommes et textile pour les femmes (dévidage). La vallée du Gier exploite déjà les mines de charbon et travaille le fer et à Saint-Paul les ateliers de moulinage de soie sont prospères. La renaissance des villes accompagne la résurrection des campagnes. De génération en génération, les familles se maintiennent. L'étude des registres paroissiaux montre que la société était déjà structurée : petits propriétaires, quelques grangers et une masse de manouvriers (gens de labeur). On se marie à l'intérieur des groupes sociaux. Si la propriété est morcelée, on voit apparaître de plus grands domaines. On a défriché, et sous Henri IV, planté les énormes châtaigniers que nous voyons encore. Les malheurs se sont atténués.
Nous retrouvons le village en 1560 avec la construction d'une chapelle, mais Farnay dépend de la cure de Saint-Paul-en-Jarez et a perdu son indépendance.
En 1691, les habitants construisent, à leurs frais, une maison à leur vicaire; elle deviendra en 1731, sa résidence habituelle.
Il s'en suivit une pittoresque querelle de clochers. Jusqu'à l'émancipation définitive, le hameau de Farnay a vécu sous la dépendance des seigneurs de Saint-Paul. En 1788, le compte rendu de la première assemblée municipale de la paroisse de Saint-Paul mentionne «Monsieur de Lafont, seigneur de Saint-Paul, Farnay et ses dépendances». C'est en 1790 qu'est signée l'indépendance communale lorsque l'administration détacha Farnay de Saint-Paul-en-Jarez.
En 1847, la commune subit une douloureuse amputation quand l'administration lui enlève une partie de son territoire: le hameau du Reclus qui descend jusqu'à la route de Saint-Etienne/ Lyon, créant ainsi une partie de la nouvelle commune de Lorette. C'est la perte de 594 habitants.
Que reste-t-il du passé? (voir la rubrique « patrimoine »)
Remerciements à :
Mairie de Farnay, Madame Marguerite REYNAUD, Madame DENIZOT, Madame Noëlla GAUMICHON, Familles VAGANAY, RUAS, ainsi qu'à Mesdames Alix et Suzanne MURIGNIEUX et à Monsieur Georges DURANTON, pour leur aide précieuse.